Dernière ligne droite
Dix pongistes français se sont qualifiés pour les quarts de finale. Côté alsacien, Charlotte Lutz signe la meilleure performance avec une élimination en huitièmes.
C’est avec le visage triste et la voix encore plus fluette qu’à l’accoutumée que Charlotte Lutz débriefe son huitième de finale perdu face à la solide pongiste russe, Svetlana Dmitrienko (3 sets à zéro, ndlr). « C’est une adversaire que j’ai déjà rencontrée en phases de poules, et j’avais perdu, se souvient la cadette de Camille Lutz. Mais je pense avoir augmenté mon niveau par rapport à hier, j’étais mieux dans le jeu. Évidemment, je reste déçue. J’aurais au moins pu prendre un set ».
Ainsi s’envolent donc les derniers espoirs de médaille pour toute une région, mais là n’est pas le plus important pour Guillaume Simonin, l’encadrant de la délégation alsacienne : « Ce qui est primordial, c’est que les jeunes prennent de l’expérience. Comme Charlotte avec ce huitième de finale. Pour l’ensemble du groupe, il est encore trop tôt pour tirer un bilan, tout dépend de nos résultats en consolante ».
« Maintenant, il faut concrétiser »En revanche, du côté de la délégation française, la journée a une nouvelle fois rimé avec réussite. Sur les 8 pongistes qui composent l’équipe, cinq ont réussi à se hisser jusqu’aux quarts de finale. Alexis Lebrun, médaillé d’or l’an dernier, fait évidemment partie du lot. Prithika Pavade (qui a obtenu la médaille de bronze l’année dernière, ndlr) fera également parler son talent sur les tables du gymnase des Malteries. Lucie Farcy, Chloé Chomis et Fabio Rakotoarimanana viennent compléter la liste des qualifiés.
D’autres pongistes tricolores, non-sélectionnés avec l’équipe de France, ont aussi décroché leur billet pour le top 8 : Felix Lebrun (dont nous vous parlions dans l’édition d’hier), Hugo Deschamps, Lou Frete et Mayshal Sabhi.
Une forte présence au plus haut niveau de la compétition qui ne peut que ravir Damien Loiseau, l’encadrant de la délégation française : « Avec neuf qualifiés pour les quarts de finale, on démontre la densité de notre formation, et pas uniquement avec la sélection. On a au moins un représentant par tableau, c’est vraiment une satisfaction. Maintenant, il faut concrétiser ».
Deux médailles d’or espérées côté tricolorePour Damien Loiseau, concrétiser, cela signifie « aller chercher l’or ». Six médailles au compteur l’an dernier, dont une d’or, il faudra donc en ramener une de plus cette année. Alexis Lebrun semble en mesure de réaliser le doublé, mais Prithika Pavade tarde encore à confirmer. « Le problème de Prithika, c’est qu’elle n’a pas encore pu se donner à fond face à des adversaires inférieurs, explique le coach de l’équipe de France. Du coup, elle joue un peu moins bien, mais j’ai confiance en elle pour décrocher la médaille d’or ».
Si la jeune pongiste parvenait effectivement à remporter les Euro Mini Champ’s, ce serait là une preuve de plus que la formation française prend de l’ampleur dans les catégories féminines de tennis de table. Damien Loiseau nous l’expliquait déjà lors de la préparation, les joueuses russes remportent toutes les médailles d’or depuis maintenant deux ans. La tendance serait-elle sur le point de s’inverser ? Il se pourrait bien que oui, d’après le coach de la délégation française : « Aujourd’hui, deux de nos filles ont réussi à battre des Russes. Ce n’est pas anecdotique, on est vraiment en train de se rapprocher de leur niveau ». Et pour confirmer cette impression, il faudra concrétiser demain. Une dernière ligne droite.
Gilles Campos