Euro Mini Champ’s, « On est dans le coup »

Cinq Français étaient engagés dans les quatre finales du tournoi Euro Mini Champ’s aux Malteries à Schiltigheim. Seul Félix Lebrun a remporté son match et empoché son second titre en deux ans. Malgré la déception, un bilan positif ressort de ces “Championnats d’Europe” des moins de 12 ans.

Félix Lebrun est le seul Français à avoir gagné sa finale, à l’issue d’un match très serré.

La tradition a eu chaud aux fesses. Félix Lebrun l’a sauvée. Il est en effet de coutume dans les Euro Mini Champ’s qu’au moins un Français remporte le titre dans une des catégories. En gagnant son deuxième trophée en deux participations, le Montpelliérain ne fait pas que prolonger la coutume pour la 14e édition du tournoi, il égale aussi son frère Alexis, deux fois titré à Schiltigheim.

« C’était le leitmotiv : ne rien lâcher »

Après le Mondial de football, on avait un peu oublié que les finales n’étaient pas vraiment une spécialité française.

Les tricolores étaient pourtant bien partis pour faire un carton plein. Léa Minni, Félix Lebrun et Elian Zemmal chez les 2006, Élise Pujol et Flavio Mourier chez les 2007 étaient décidés à défendre leurs chances. « Le bilan est exceptionnel pour l’instant, commente Damien Loiseau, responsable de la détection à la fédération. On a huit Français en demies, cinq en finale et c’est la première fois qu’il y a un français par finale. »

L’atmosphère n’avait jamais été aussi tendue aux Malteries. L’heure de la finale approchant, chaque match de classement était âprement disputé.

Dans la chaleur étouffante, les petits pongistes serraient le poing, célébrant chaque point gagné. Les coachs aussi étaient fébriles, exultant en même temps que leurs protégés. Dans les tribunes, le chauvinisme était à son comble. Surtout pour les petits Français, qui entendaient leur prénom scandé par le public.

La frustration d’Élise Pujol

En à peine cinq minutes, une cinquantaine de bénévoles en tee-shirt fluo ont tout débarrassé pour ne laisser que deux tables au milieu du parquet, tel deux rings attendant leurs combattants. L’occasion d’une ovation pour toutes les petites mains qui ont oeuvré durant trois jours. Les 2007 ont ouvert la danse avec Élise Pujol, qui confrontée à une Roumaine, a bien tenu le choc avant de s’incliner trois et à un. « C’est frustrant, réagit son coach Tony Bourrier, elle aurait pu aller à la “belle”. Elle n’est pas moins forte mais elle n’a pas dominé ses émotions. On va retourner au boulot pour que la prochaine fois ça bascule de son côté ».

« Elle n’a pas de regrets sur cette défaite, elle a assuré son statut, ce qui est quand même très positif », nuance-t-il.

Chez les garçons, Flavio Mourier n’est jamais vraiment entré dans son match face au Japonais Tomoya Kimura et a perdu trois sets à zéro.

Même coup dur pour Léa Minni, qui avait devant elle la grande Allemande Annet Kaufmann. Encouragée par son public, la Schilikoise se bat mais ne concrétise pas. La finale de gauchères s’achève trois sets à zéro avec quelques larmes aux yeux pour la Française.

Là encore, son entraîneur Benjamin Génin ne veut en retirer que le meilleur : « C’est hyper positif, L’Allemande est plus forte sur le match et en général. Beaucoup plus d’expérience aussi. Elle a eu une mini occasion dans le troisième set. Mais en six mois elle a beaucoup progressé surtout mentalement, il faut maintenant progresser dans le jeu ».

Une finale franco-française

Dans une finale masculine des 2006 100% française, avoir un petit cocorico était déjà assuré. Félix Lebrun et Elian Zemmal n’ont pas joué en copains pour autant et c’est une finale de haute volée qui a conclu ces 14e Euro Mini Champ’s. À l’issue d’une confrontation sous tension et âprement disputée, Lebrun l’emporte et tombe à genoux. Deux fois deux titres pour deux frères et une dynastie d’euro Champion qui se perpétue pour la fratrie de Montpellier : Alexis et Félix Lebrun. « Je suis super content, savoure le coach Olivier Ouazana, tout en prenant des photos du podium. Il a fait un bon match avec un bon adversaire qu’il connaissait bien. Il a pris en maturité et en expérience. Il s’est battu et c’était le leitmotiv : ne rien lâcher. »

Un seul trophée pour la France sur les quatre potentiels, donc. Mais il ne faut pas oublier les cinq autres médailles, qui à défaut d’être en or, sont précieuses pour l’avenir du tennis de table français. « Ça montre qu’on est dans le coup : cinq finalistes à ce niveau. Il faut relativiser cette compétition, parce que le chemin est encore long », sourit Damien Loiseau. Viendra le temps où les Mini Champ’s deviendront grands.

Jeanne MEYER

Source DNA 27.08.18
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