Zoom sur Léa Minni (Schiltigheim) sélectionnée en équipe de France, Retour sur investissement

Prometteuse, déterminée et désormais finaliste des derniers Euro Mini Champ’s, la Schilikoise Léa Minni s’est fait sa place parmi les espoirs du tennis de table français. Si la collégienne est encore jeune, sa montée en puissance constitue une bonne nouvelle pour le monde de la petite balle blanche.

Léa Minni, 11 ans et une détermination de championne.

18h30 au CREPS de Strasbourg. Avant même de passer la porte, le vacarme des balles de plastique indique que l’entraînement n’est pas encore terminé. Abandonnés sur les bancs du vestiaire, de volumineux sacs de classe, des trousses, un porte-clés Louane, seuls vestiges d’une journée de classe avant l’entraînement de l’après-midi.

Avec son gabarit poids plume et ses longs cheveux châtains retenus par un élastique, Léa Minni semble beaucoup plus à l’aise raquette à la main que dans l’exercice de l’interview. Pourtant, si le corps de la collégienne trahit un peu de nervosité, il se dégage derrière ses larges lunettes une solide détermination.

Garder le maillot bleu

Avec sa médaille d’argent aux Euro Mini Champ’s (EMC), l’équivalent d’un championnat d’Europe des moins de 12 ans, la jeune athlète est entrée dans une nouvelle dimension.

« Je suis très contente de mon résultat. Je ne pensais pas arriver jusque-là, jusqu’en finale. Je ne me suis pas rendu compte tout de suite. Mais ça montre que tout est possible », résume la cadette, du haut de ses onze ans.

C’était aussi sa première sous le maillot de l’Équipe de France. « Je vais tout faire pour le conserver », souffle la pensionnaire du pôle.

La progression, Léa Minni l’avait déjà amorcée en amont des Euro Mini Champ’s. « On a vu une évolution de son approche, elle parle plus, elle est plus investie à l’entraînement. C’est un déclic qu’elle a eu depuis trois-quatre mois et qui n’a pas payé tout de suite en compétition. Mais ces derniers temps ça commence à venir, le résultat est sorti », explique son coach, Benjamin Genin. Et quel résultat!

Depuis quelques mois, la pongiste surfe sur une bonne vague, celle de l’investissement qui paie.

« J’aime bien voir que les efforts que j’ai effectués se mettent en place », se satisfait la gauchère.

“Pourrir” son adversaire

Quinze heures d’entraînements par semaine, horaires adaptés, vie d’interne… Trois années de haut niveau, qui ne semblent pas lui peser. « J’aime bien l’internat, on est libre le soir, on peut faire ce qu’on veut », avoue-t-elle en esquissant un premier sourire.

« Elle a même dit à ses parents, “Allez au ski sans moi” puisque les vacances familiales ne collaient pas avec les stages », évoque Benjamin Génin, admiratif.

Sur les murs de la salle d’entraînement, où elle passe tant de temps, les portraits des athlètes du pôle sont affichés avec en dessous la liste de leurs objectifs, des mots, des intentions. Sous la bouille de Léa Minni, le mot “pourrir” attire l’attention.

« Au début, on a eu du mal à cerner son profil. Elle se planquait, ne voulait pas se faire engueuler. En fait, elle est assez dominatrice. C’est une bonne élève, mais elle a un petit côté “vicieux”. Elle aime bien diriger », explique l’entraîneur.

L’intéressée confirme, ce qu’elle aime, c’est la confrontation.

« J’aime bien la compétition, même si c’est du stress. J’aime le duel et essayer de gagner. »

“Pourrir” donc, “pourrir” l’adversaire, oser s’imposer, c’était la clé pour déverrouiller la porte de la performance chez l’ancienne élève de Thierry Wick. Celle de l’ambition aussi. « Participer aux JO de 2024 ».

Un rêve très sérieux quand on a onze ans. « Elle peut être très forte. Maintenant avec les filles c’est toujours plus incertain, elle est sur une vague, ça reste fragile », nuance l’entraîneur, pourtant confiant sur l’avenir proche de son athlète.

Les atouts de la jeune fille : la coordination, le service, mais aussi et surtout la famille.

« Elle a vraiment un bon environnement, c’est même son père qui lui a mis la raquette entre les mains », raconte Benjamin Genin. Une vague fragile, certes, mais qui pourrait l’amener loin. Comme Léa Minni l’a dit : tout est possible.

Jeanne MEYER

 


Huit choses à savoir sur Léa Minni

* Issue du club de Hoerdt TT (formée par Thierry Wick). Actuellement au club du SU Schiltigheim TT où elle évolue en Nationale 2.

* Elle a intégré le Pôle Espoir en 2015, implanté au CREPS de Strasbourg. Elle s’entraîne 15 heures par semaine au pôle encadrée par une équipe composée de Jérôme Richert, Benjamin Genin et Sebastien Koehler.

* Médaille d’argent de la 14e édition des EMC ; 3e Bas-Rhinoise obtenant un podium aux EMC après Solène Haushalter (médaillée d’or en 1997) et Camille Lutz (médaillée d’argent en 2014).

* 1 sélection en équipe de France.

* Entraîneur : Benjamin Genin (coresponsable du Pôle Espoir Grand Est et entraîneur Pôle France à Nancy).

* Championne de France minime.

* Championne de France Double Benjamines 2017.

* Championne du Grand Est minimes 2018.

 

Source DNA 24.10.18

 

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